samedi 28 mars 2009

La relève, les enfants de Bob Marley

Bob a reconnu treize enfants. Sharon a été adoptée à son mariage avec Rita en 1966. Ziggy, Stephen et Cedella sont les enfants de Rita, et les huit autres de maîtresses diverses. La plupart ont entrepris une carrière musicale, et avec succès pour Ky-Mani Marley, Damian Marley, Ziggy Marley et Stephen Marley notamment. Rohan Marley, marié à la chanteuse des Fugees, Lauryn Hill , est un ancien champion de football américain.

- Imani Carole, née le 22 mai 1963, avec Cheryl Murray ;

- Sharon, née le 23 novembre 1964, issue d'une union antérieure de Rita ;

- Cedella Marley née le 23 août 1967, avec Rita ;

- David "Ziggy", né le 17 octobre 1968, avec Rita ;

- Stephen, né le 20 avril 1972, avec Rita ;

- Robert "Robbie", né le 16 mai 1972, avec Pat Williams ;

- Rohan, né le 19 mai 1972, avec Janet Hunt ;

- Karen, née en 1973, avec Janet Bowen ;

- Julian, né le 4 juin 1975, avec Lucy Pounder ;

- Ky-Mani, né le 26 février 1976, avec Anita Belnavis ;

- Damian "Junior Gong", né le 21 juillet 1978, avec Cindy Breakspeare ;

- Makeda, née le 30 mai 1979, avec Yvette Crichton ;

- Djany, née le 4 aôut 1981, avec Yvette Crichton.


Damian "Jr Gong" Marley

« Jr Gong » n’est sans doute pas aussi évocateur que « Marley », mais Damian, le fils du mythique Bob, se cache sous ce nom et ce surnom.

Né en Jamaïque, le plus jeune fils de Bob Marley sort en 1996 son premier album, « Mr. Marley », produit par son frère Stephen. En 2001, il mélange la tradition paternelle à la modernité dans « Halfway Tree », élu Meilleur Album Reggae aux Grammy Awards. Le reggae jamaïcain, avec toute la force de sa basse, de sa batterie et de sa vision de la société, avec toute sa sensibilité, rencontre les rythmes du 21ème siècle, le rap américain et les sonorités hip-hop ou RnB.

« Welcome To Jamrock », sorti en 2005, conserve la mixité puisque Damien Marley collabore avec Nas pour le morceau « Road to Zion ». Dans son nouvel opus, le fils de Bob Marley ne se cantonne pas à un genre musical spécifique, mais introduit différentes saveurs sonores, et suit l’exemple de son père en s’intéressant aux problèmes sociaux, en chantant la vraie vie, en cultivant le message. Dans « Welcome To Jamrock », il aborde, loin des préoccupations commerciales, la pauvreté et la violence qui dévastent la Jamaïque. L’album, qui débute par « Confrontation », où la conviction d’un prêcheur de rue s’associe à l’intellect d’un économiste universitaire, est rempli de sons différents, selon la volonté de l’interprète.

« “Welcome To Jamrock” nous reflète ». Qui ? Tous les musiciens à l’âme rebelle. Damien Marley se voit comme un nouveau leader de la vieille école et voit son album comme un relais entre les anciens et la nouvelle génération. Avec ses chansons sur l’amour et la guerre, le descendant de Bob continue à donner de l’espoir.

David "Ziggy" Marley

Né le 17 octobre 1968 à Kingston en Jamaïque, c'est à 17 ans qu'il sort son premier album Play the game right en compagnie de The Melody Makers, formation dans laquelle il retrouve ses frères et soeurs. L'album sonne comme ceux de son père. En 1986, il sort son deuxième album Hey world! puis Conscious party en 1988, son meilleur disque enregistré avec The Melody Makers. Le single Tomorrow People est un succès ainsi que l'album suivant One bright day. Suivent en 1991 Jahmeyka et en 1993 Joy and blues. Parallèment, Ziggy Marley monte son propre label Ghetto Youth United à Kingston. En 1995, il enregistre Free like we want 2 B puis Fallen is Babylon et enfin, en 1999, The spirit of music. Trois autres enfants de Bob Marley font carrière dans la musique. Il s'agit de Damian, Julian et Ky-Mani Marley. L'artiste publie Dragonfly en 2003 puis Love Is My Religion..



Stephen Marley



Petit frère de Ziggy, Stephen Marley a tourné sa carrière du côté de la production avec à la clé déjà de nombreux succès comme "Chant Down Babylon" mais aussi des duos virtuels de son père ainsi qu'avec des rappeurs américains, et plus récemment l'album "Welcome To Jamrock", de Damian Marley.

Discographie

African Herbsman (1973)

Sorti sur le label Trojan Records, African herbsman est un album produit en collaboration avec Lee Perry. Première création ‘rasta’ des Wailers, African Herbsman ne contient que des tubes devenus des standards du reggae roots, comme 400 years, Kaya, Fussing and fighting ou Sun is shining.

1 - Lively Up Yourself
2 - Small Axe
3 - Duppy Conqueror
4 - Trench Town Rock
5 - Africian Herbsman
6 - Keep On Moving
7 - Fussing And Fighting
8 - Stand Alone
9 - All In One
10 - Dont Rock The Boat
11 - Put It On
12 - Sun Is Shining
13 - Kaya
14 - Riding High
15 - Brain Washing
16 - 400 Years

Catch a Fire (1971)

Catch a fire, sorti en 1971, est le premier album issu de la collaboration entre les Wailers et Chris Blackwell. Les ventes seront limitées mais la critique élogieuse. Island positionne les Wailers comme des rockers plutôt que des reggaemen, travaillant les arrangements et le look de l’album en ce sens (un briquet figure seul sur une pochette dépouillée). Les titres de l’album, principalement composés par Bob, annoncent les thèmes clefs des Wailers pour les dix années à venir : la paix, l’unité, la justice sociale, la pauvreté, l’histoire des peuples africains.

1 - Concrete Jungle
2 - Stir It Up
3 - High Tide Or Low Tide
4 - Stop That Train
5 - 400 Years
6 - Baby We Got A Date
7 - Midnight Ravers
8 - All Day All Night
9 - Slave Driver
10 - Kinky Reggae
11 - No More Trouble


Burnin' The Wailers (1973)

Après Catch-A-Fire, Burnin est un album de transition pour Bob Marley et les Wailers. Contraints d’entrer dans le moule promotionnel pour se faire connaître, Bob, Peter et Bunny enchaînent les tournées et les plateaux télé, séduisant les critiques occidentaux par leur travail. L’album, enregistré en Jamaïque, intègre des titres composés avec Lee Scratch Perry, comme Small axe, et confirme le talent d’auteur de Bob. Les thèmes rastas sont développés plus largement, tandis que l’usage des percussions s’étend, dans la tradition burru. Sur la pochette Bob fume d’ailleurs un gros spliff, exprimant par cette pose provocatrice le credo rasta. Problème : des tensions apparaissent au sein du groupe ; Bob prend naturellement le leadership, encouragé par Chris Blackwell, tandis que Peter supporte mal de passer à l’arrière-plan et que Bunny exprime le désir de rentrer en Jamaïque. La campagne lui manque et la grisaille londonienne le déprime. Peter et Bunny quitteront bientôt le groupe, laissant Bob poursuivre sa carrière solo, éclatante et prolifique. Burnin’ marque le début de l’adhésion du grand public au reggae des Wailers, des titres comme Get up, Stand up ou I shot the Sheriff (bientôt repris par Clapton) devenant des tubes intemporels.

1 - Get Up, Stand Up
2 - Hallelujah Time
3 - I Shot The Sheriff
4 - Burnin' And Lootin'
5 - Put It On
6 - Small Axe
7 - Pass It On
8 - Duppy Conqueror
9 - One Foundation
10 - Rasta Man Chant
11 - Reincarnated Souls
12 - No Sympathy
13 - The Oppressed Song

Natty Dread (1974)

Premier album solo de Bob, Natty Dread prouve qu’il est un grand artiste, soucieux de pousser plus avant son engagement dans la cause rasta. Les dreads ont bien poussé depuis Burnin’, et Bob commence à jouir d’une certaine notoriété depuis que la reprise par Clapton de I shot de Sheriff a attiré les projecteurs vers son compositeur.
Al Anderson, jeune guitariste américain de Blues, rejoint l’orchestre qui soutient Bob, toujours épaulé par les frères Barrett. Bob s’adjoint en outre un trio de choristes féminin, les I-Threes, formé de "Judy" Mowatt, Marcia Griffith et sa femme Rita Marley. La pochette de l’album continue de mentionner les Wailers, même si la formation initiale a considérablement évolué.
Natty Dread fut un énorme succès commercial et médiatique. Bob s’éloigne du son roots et du Dub qu’affectionnaient les Wailers au temps des délires de Scratch ; l’orientation rock et blues de ses créations lui attache pour longtemps un public de fans à la fois large et fidèle. No Woman no cry, tube sirupeux, ouvre à Bob les portes du star system. Demandé par tout le monde, désormais capable d’attirer en concert plusieurs milliers de personnes sur son nom, il transforme définitivement le reggae en un courant majeur de la musique contemporaine.

1 - Lively Up Yourself
2 - No Woman, No Cry
3 - Them Belly Full (But We Hungry)
4 - Rebel Music (3 O'clock Roadblock)
5 - So Jah Seh
6 - Natty Dread
7 - Bend Down Low
8 - Talkin' Blues
9 - Revolution
10 - Am-A-Do

Rastaman Vibration (1976)

Sur sa lancée, Bob Marley continue de développer le message rasta, élargie à des considérations tiers-mondistes. Crazy Baldheads se moque des petits blancs tandis que War, animé d’un souffle historique, met en musique un discours d'Haïlé Sélassié prononcé devant les Nations-Unies pour demander la libération totale de l’Afrique, du Zimbabwe à l’Angola en passant par l’Afrique du Sud. Rastaman Vibration est la plus grosse vente de Bob de son vivant (les compilations dépasseront ensuite les albums originaux). 76, c’est aussi l’année des élections en Jamïque, et les affrontements entre les gangs du PNP et du JLP provoquent des bouffées de violence dans lesquelles Bob se trouve mécaniquement impliqué. En septembre 76, il est victime d'un attentat à son propre domicile. Bob s'en tire avec une balle dans le bras et une autre dans la poitrine ; Rita, sa femme, est blessée à la tête. Don Taylor, le manager des Wailers, est gravement blessé. Bob décide de retourner s’installer en Angleterre. Il y restera deux ans.

1- Jah Live
2 - Concrete
3 - Roots, Rock, Reggae
4 - Roots, Rock, Dub
5 - Want More
6 - Crazy Baldhead
7 - War
8 - Johnny Was
9 - Introduction
10 - Trenchtown Rock
11 - Burnin & Lootin
12 - Them Belly Full (But We Hungry)
13 - Rebel Music (3 O'clock Roadblock)
14 - I Shot The Sheriff
15 - Want More
16 - No Woman No Cry
17 - Lively Up Yourself
18 - Roots, Rock, Reggae
19 - Rat Race

Exodus (1977)

Produit par Bob Marley et les Wailers. Island, 1977.
Bob avait quitté l’atmosphère passionnée de la Jamïque pour trouver refuge en Angleterre. Or, 77 est marqué par de multiples troubles dans l’île, les punks de montrant décidés à foutre le bordel. Bob prête peu attention à ces mouvements, engagé dans son travail de création. Exodus est une nouvelle réussite, due notamment aux arrangements conçus par Junior Marvin, un jeune guitariste dont Bob s'est attaché les services et qui marquera profondément la suite de la carrière des Wailers. L'album parvient à concilier des titres graves, mystiques et politiques avec des morceaux plus légers et plus romantiques. Avec Natural Mystic, Bob donne à entendre une vision panthéiste de sa relation au monde, à la nature et à Jah. Exodus, le titre éponyme, est un long morceau de 7 minutes 30 où Bob décline le thème de l’exil. Enfin, en terminant avec One Love, l’album s’ouvre sur une note d’espoir, encourageant les auditeurs à se montrer confiants dans l’avenir.
L’avenir, pourtant, prend une sale tournure à partir de cette date. Comme toujours, les Wailers se lance dans une méga-tournée internationale après la sortie de l’album. Ils sont désormais connus aux Etats-Unis, et leurs obligations enver un public qui n’en finit pas de s’étendre s’en ressentent. A Paris, Bob est victime d’un accident lors d’un match de foot contre une équipe de journalistes. Lors d’une visite chez le médecin, Bob apprend que son organisme contient des cellules cancéreuses. Contre l’avis de son entourage, Bob refuse de se faire amputer de l’orteil, et met un terme à la tournée. Désormais, il vit avec le spectre de la maladie en lui.

1 - Natural Mystic
2 - So Much Things To Say
3 - Guiltiness
4 - The Heathen
5 - Exodus
6 - Jamming
7 - Waiting In Vain
8 - Turn Your Lights Down Low
9 - Three Little Birds
10 - One Love-People Get Ready
11 - Roots (B Side Of Waiting In Vain Single)
12 - Waiting In Vain (Alternate Version)
13 - Jamming (Long Version)
14 - Jamming (Version)
15 - Exodus (Version)
16 - The Heathen
17 - Crazy Baldhead - Running Away
18 - War-No More Trouble
19 - Jamming
20 - Exodus
21 - Punky Reggae Party
22 - Punky Reggae Party (Dub)
23 - Keep On Moving
24 - Keep On Moving (Dub)
25 - Exodus Advertisement

Kaya (1978)

Sorti en 1978 chez Island, Kaya est un ensemble de chansons d’amour (comme Is this love ?) et de morceaux célébrant le mode de vie rasta (Kaya signifie herbe en argot rasta). Composé dans la perspective du One Love Peace Concert, cet album fut présenté au monde lors de la tournée internationale des Wailers en 1978. Certains fans ont pu critiquer l’album, considérant que Bob Marley devenait mou. Il est vrai que Kaya venait après Rastaman Vibration et Exodus. Les Wailers ont souvent justifié cette pause : la situation était devenue trop dangereuse pour poursuivre dans la confrontation verbale. Il était devenu nécessaire de proposer aussi des chansons plus soft, moins combatives, pour ne pas suivre l’engagement dans la violence. Les Wailers voulaient porter la discussion sur le terrain de l’art de vivre, et continuer de séduire les fans occidentaux par des refrains simples et entraînants, qui continueraient de les faire adhérer à la cause rasta. Edité à une occasion historique, Kaya mérite donc mieux qu’un sourire dédaigneux, d’autant que les Wailers prouveront en 79 et 80 qu’ils n’ont rien perdu de leur mordant en éditant Babylon by bus puis Uprising, Survival et Confrontation.

1 - Easy Skanking
2 - Kaya
3 - Is This Love
4 - Sun Is Shining
5 - Satisfy My Soul
6 - She's Gone
7 - Misty Morning
8 - Crisis
9 - Running Away
10 - Time Will Tell

Survival (1979)

Survival, c’est un message d’espoir apporté à l’Afrique à l’aude des années 80. Bob a passé une bonne partie de l’année 79 à paufiner cet album, qu’il avait prévu d’appeler Black Survival. Par respect pour le public blanc qui l’a soutenu depuis le début, Bob optera pour un titre plus consensuel. Entièrement composé de titres originaux, Survival est emprunt d’une ferveur militante, appelant à l’unité du continent africain. Plus qu’une consécration, Survival offre à Bob Marley un triomphe moral. Au-delà des disques d’or, le prophète rasta accède au statut de sage. Les Nations-Unies lui décernent la médaille de la Paix ; il est fait citoyen d'honneur de la Nouvelle-Zélande. Comme toujours, la sortie de l’album est suivie d’une gigantesque tournée internationale, du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Europe et l’Australie. Bob affirme son statut de superstar. Peu après cette tournée, Bob et les Wailers sont invités par le nouveau gouvernement du Zimbabwe, en reconnaissance du soutien apporté à la lutte pour l’indépendance.

1 - So Much Trouble In The World
2 - Zimbabwe
3 - Top Rankin'
4 - Babylon System
5 - Survival
6 - Africa Unite
7 - One Drop
8 - Ride Natty Ride
9 - Ambush In The Night
10 - Wake Up And Live
11 - Ride Natty Ride (12" Mix)

Uprising (1980)

Uprising, malgré son titre, marque une inflexion dans l’oeuvre et le combat de Bob Marley. Les Wailers se sont séparés de Don Taylor après évoir découvert ses talents d’escroc (le titre Bad card lui sera d’ailleurs dédicacé). Le contrat qui les lie à Island touche à sa fin. Bob se sait malade, et peine à se concentrer sur son travail. Au quotidien, les Wailers doivent résister aux médias pour éviter d’être tranformés en bêtes de foire.
Sorti en 1980, Uprising est évidemment brillant, Could You Be Loved apportant une touche disco étonnante et sautillante. Si l’écoute d’Uprising laisse un goût amer, c’est sans doute parce que ses deux derniers titres, Forever Loving Jah et Redemption Song constituent des chants d’adieu de Bob à son public. Au cours de la tournée mondiale qui suit la sortie de l’album, "Tuff Gong Uprising", Bob passera une dernière fois à Paris, au Bourget, devant cinquante mille personnes. A New-York, Bob est victime d’un malaise au cours d’un footing. Il décide de maintenir les dates de la tournée mais doit se résigner après un dernier concert, à Pittsburgh. Il est alors admis dans un hopîtal de Miami. Après un passage en Suisse, Bob décidera de rentre en Jamaïque pour y vivre ses derniers jours. Il n’en aura pas le temps, décédant à Miami le 11 Mai 1981.

1 - Coming In From The Cold
2 - Real Situation
3 - Bad Card
4 - We And Dem
5 - Work
6 - Zion Train
7 - Pimpers Paradise
8 - Could You Be Loved
9 - Forever Loving Jah
10 - Redemption Song

Chances Are (1981)

Album posthume sorti en 1981 sur le label WEA, Chances are est le fait d’un petit malin, Danny Sims, manager des Wailers entre 1968 et 1972. L’album, plutôt médiocre, est composé de huit titres de cette époque, remixés précipitamment pour profiter de l’aubaine. Il donne la mesure des multiples récupérations dont la dépouille de Bob fera l’objet.

1 - Reggae On Broadway
2 - Gonna Get You
3 - Chances Are
4 - Soul Rebel
5 - Dance Do The Reggae
6 - Mellow Mood
7 - Stay With Me
8 - Stay With Me
9 - (I'm) Hurting Inside

Confrontation (1983)

Sorti en 1983 chez Island, Confrontation est un album posthume qui surprend tout le monde. Le disque réunit quelques titres sortis exclusivement en Jamaïque dans les années 70, ainsi que des morceaux non retenus lors des enregistrements de Survival et Uprising, comme Buffalo Soldier. Les bandes ont été retravaillées par les Wailers, si bien que le public a vraiment l’impression que Bob est vivant, et qu’il sort un nouvel album..

1 - Chant Down Babylon
2 - Buffalo Soldier
3 - Jump Nyahbinghi
4 - Mix Up, Mix Up
5 - Give Thanks And Praise
6 - Blackman Redemption
7 - Trench Town
8 - Stiff Necked Fools
9 - I Know
10 - Rastaman Live Up!

Quelques évènements marquants de sa vie


La tentative d'assassinat

Cet événement historique témoigne de la violence endémique qui règne en Jamaïque et qui conditionne le contexte social, politique et culturel dans lequel le reggae s’est développé.

Bob avait accepté de participer au Smile Jamaica concert, programmé au National Heroes Park de Kingston le 5 décembre 1976. Bien qu’il se défende de faire de la politique, Le concert apparaît clairement comme un soutien de Bob au gouvernement de l’époque, dirigé par Michael Manley, le leader du parti de gauche, le PNPN. L’affiche du concert 'Smile Jamaica' contenait d’ailleurs la mention suivante : 'Concert presented by Bob Marley in association with the Cultural Department of the Government of Jamaica'. Bob reçut des menaces de mort de la part des hommes de main du JLP, le parti de droite, convaincu que cette publicité faite à leurs adversaires politiques leur permettrait de gagner les élections à venir.

Quelques jours avant le concert, Bob et sa famille sont victimes d’une tentative d’assassinat à leur domicile, au 56 Hope Road. Un homme armé débarqua et se mit à tirer sur les personnes présentes. Don Taylor, le manager des Wailers, reçut quatre balles. Rita Marley fut également blessée de plusieurs balles. Bob, lui, fut touché à la poitrine et au bras gauche. Lewis Griffith, un ami de Bob, fut également blessé, assez sévèrement. Heureusement, personne ne fut tué cette nuit là. Choqué, tous se réfugièrent dans les montagnes au-dessus de Kingston, pour se mettre à l’abri. A ce moment, les Wailers ne savent plus s’ils doivent participer au concert.

Lorsque le moment de jouer arrive, c’est le groupe Third World qui débute le concert, Bob, Bunny et Peter étant absents. Burning Spear, également inscrit au programme, n’est pas là non plus. Attirée par l’affiche, plus de cinquante mille personnes s’amassent pourtant sur le lieu de l’événement. Finalement convaincu de venir par talkie-walkie – il peut entendre la foule réclamer sa venue – Bob descend à Kingston escorté par la police, dans une Volvo rouge où Bunny et Peter ont également pris place. Prévenue de l’arrivée imminente des Wailers, la foule de Heroes’s Park exulta, donna à l’instant une profonde intensité.

Lorsque Bob arriva sur scène, il s’adressa au public pour affirmer sa neutralité et apaiser les conflits latents.

Affaibli, incapable de tenir sa Gibson à cause de sa blessure, Bob annonça qu’il ne jouerait qu’une chanson. Sur ce, il entama un set époustouflant de 90 minutes, ouvert avec War. Heureux, victorieux et rigolard, Bob quitta la scène en mimant un cow-boy en plein duel, exhibant sa blessure puis partant dans une danse africaine. Après ce succès, Bob s’envola pour Londres, où il devait séjourner 18 mois, à l’abri des violences de la Jamaïque.

One Love Peace Concert in Kingston

Cet événement marque le retour triomphant de Bob Marley en Jamaïque après l’exil auquel l’avait forcé la tentative d’assassinat dont il avait été la victime. Au-delà de ces retrouvailles entre le dieu du reggae et ses fans, le concert est une date historique car elle marque la réconciliation, au moins symbolique, entre le Premier Ministre Michael Manley et le leader de l’opposition, Edward Seaga. Leur rivalité avait conduit l’île au bord de la guerre civile, les membres de chaque camp s’opposant de façon violente dans les rues de Kingston et des autres villes de l’île. Seul Bob Marley était en mesure d’initier un tel rapprochement. Par son charisme, il permet au peuple jamaïcain de retrouver un semblant de paix.

Au début de 1978, deux sujets de conversations occupaient les Jamaïcains. Le premier était la pénurie de produits alimentaires, orchestrée par les Etats-Unis pour déstabiliser le gouvernement de Michael Manley. Le second concernait l’imminent retour sur l’île de Bob Marley après son exil volontaire aux Etats-Unis.

Les deux partis du pays, le PNP (People's National Party) et le parti de droite, le JLP (Jamaican Labour Party) avaient constitué des groupes armés pour porter dans la rue leur opposition idéologique. Les deux groupes recrutaient des hommes de main dans le ghetto, où les voyous étaient prêts à tout contre quelques dollars. Certains leaders, comme Claudie Massop pour le JLP ou Bucky Marshall pour le PNP, commencèrent même à acquérir un statut de superstar.

L’avion de Bob arriva à Kingston (aéroport Palisadoes/Norman Manley) le 26 février 1978. Dès cet instant, Bob Marley savait que son retour n’avait de sens que s’il parvenait à mettre fin à l’escalade de la violence, qui divisait l’île et effrayait ses habitants. Heureusement, le rapprochement avait été initié un peu plus tôt à Londres, début février. Lors d’un tournage vidéo, Bob avait été approché par des miliciens des deux camps, venus lui demander s’il accepterait de participer à un show, le "One Love Peace Concert", dont l’objectif était de mettre fin aux rivalités meurtrières.

Le concert connut un succès qui dépassa toutes les espérances, d’autant que les médias saisirent l’occasion pour se pencher sur la situation politique de l’île. Toutes les stars du reggae étaient présentes, dont Jacob Miller, Inner Circle, The Mighty Diamonds, Trinity, Dennis Brown, Dillinger, Culture, Big Youth et Ras Michael and The Sons of Negus. Pour marquer le coup, les Wailers décidèrent de sortir un album dédié à l’occasion, Kaya.

Pendant le concert, Bob Marley harangua Michael Manley et Edward Seaga, leur reprochant de persécuter les rastas pour leur amour de l’herbe. Il alluma un joint sur scène, puis leur demanda de le rejoindre pour se serrer la main, montrant par leur exemple que le combat politique devait rester un dialogue entre frères : "To make everything come true, we've got to be together, yeah, yeah. And to the spirit of the most high, His Imperial Majesty Emperor Haile Selassie I, run lightning, leading the people of the slaves to shake hands. . . To show the people that you love them right, to show the people that you gonna unite, show the people that you're over bright, show the people that everything is all right.
Watch, watch, watch, what you're doing, because . . . I'm not so good at talking but I hope you understand what I'm trying to say. I'm trying to say, could we have, could we have, up here onstage here the presence of Mr. Michael Manley and Mr. Edward Seaga. I just want to shake hands and show the people that we're gonna unite . . . we're gonna unite . . . we've got to unite . . . The moon is high over my head, and I give my love instead. The moon is high over my head, and I give my love instead."

Pour donner plus de force à cette réconciliation symbolique, Bob exhorta la jeunesse jamaïcaine à travailler pour la paix.

Sa Vie


Vingt ans après sa mort, Bob Marley reste toujours d’actualité. Dépassant le seul cadre musical, il est devenu une référence culturelle.
Phénomène plutôt rare, Bob Marley est à la fois adulé du grand public, qui découvrit le reggae avec lui, et des connaisseurs les plus exigeants.



Son enfance


Robert Nesta Marley naît le 6 février 1945 à St-Ann, dans la paroisse de Nine Miles. Fils d'un capitaine blanc de la marine parti une fois son forfait commis et d'une paysanne jamaïcaine noire, il découvre la difficulté d’être métisse, pris entre deux mondes qui s’ignorent. Adolescent, il quitte la campagne pour Kingston, comme beaucoup de jamaïcains que la misère poussent vers les villes. Pourtant, le travail y est rare et Bob vit à Trenchtown, sordide ghetto où se concentrent la pauvreté, le crime et la crasse, dans une promiscuité bien peu poétique au premier abord. Là, il rencontre Bunny Livingston, puis Peter Mackintosh, comme lui passionnés de musique. Peter joue un peu de guitare et les trois amis chantent les tubes de Rythm'n'Blues entendus sur les radios de Miami.



Bob Marley enregistra son premier morceau, Judge not, à 16 ans, en 1961. Une industrie musicale commençait à se développer à Kingston, de façon désordonnée. Le taux de chômage était alors de 35 %. Il venait de laisser tomber son job de soudeur. Judge Not passe inaperçu mais Bob persiste. En 1964, il forme les Wailing Wailers avec Peter Tosh et Bunny Wailer. Bientôt, ils signent un contrat avec le Studio One, le label de Clement "Coxsone" Dodd. Leur premier titre, Simmer Down, sera le tube de 1961 en Jamaïque. Devenus les Wailers, ils travaillent avec Leslie Kong, puis avec Lee "Scratch" Perry. A chaque fois la collaboration est fructueuse sur le plan artistique mais décevante sur le plan financier. En Jamaïque, les droits d’auteurs ne signifient pas grand chose, et même les chanteurs à succès ne parviennent pas, alors, à vivre de leur production. Les Wailers ne perçoivent que très peu d'argent tout en étant d'énormes vedettes locales. Cheveux courts, costumes chics, les Wailers jouent du ska et du Rock Steady. La compétition, alors, est rude. Pour beaucoup de jeunes du ghetto, la musique constitue un espoir de sortir de la misère. En 1971, la chanson Trenchtown Rock cartonne dans toute l'île.


Rastaman


Jusqu’en 66, d’ailleurs, la musique de Bob Marley reposait encore pour une très large part sur cette glorification du style de vie urbain des voyous jamaïcain. De Rude boy à Steppin’ razor, l’hymne des caïds de Kingston chanté par Peter Tosh, en passant par Rule them ruddy ou I’m the toughest (aussi chanté par Peter, et repris par une foultitude d’artistes, dont Johnny Clarke et I-Roy), le jeune Marley assumait le style ‘rocker’ pour épater la galerie. Il faut attendre sa rencontre avec Mortimo Planno, figure tutélaire du mouvement rasta à Kingston, pour que Bob se laisse pousser les dreads et laisse tomber les bracelets cloutés. Peu après, Vernon Carrington – "Gad the prophet" pour les Rastas et fondateur de l’Eglise des 12 tribus d’Israël – poursuivit l’éducation spiri

tuelle de Bob Marley, bien que la star se défendra plus tard d’avoir eu besoin de quiconque pour trouver sa voie (c’est bien naturel) :


"You have to look inside yourself to see rasta. Every Black is a rasta, dem only have to look inside themselves. No one had to tell me. Jah told me himself. I and I look inside I self and I saw Jah Rastafari".



Gad révéla donc à Bob le secret des 12 tribus d’Israël, selon lequel chaque personne

appartient à une de ces tribus en fonction de son mois de naissance. Pour Bob, c’est clair, il est né en février, donc il appartient à la tribu de Joseph. D’ailleurs, dans Redemption song, Bob se présente comme la réincarnation de Joseph, fils de Jacob : "but my hand was strenghtened by the hand of the almighty".


A la fin des années 60, les Wailers devinrent le premier groupe jamaïcain populaire à faire de la philosophie et des rythmes rastas le fondement de leur musique. Les Wailers avaient accompli un chemin musical et spirituel d’envergure, donnant naissance à un mouvement culturel original et infléchissant l'évolution du reggae comme aucun autre artiste. Depuis un titre comme Simmer down, (1964, morceau écrit par Bob Marley et enregistré au Studio One) où le jeune Bob Marley s’époumone sur un beat très ska avec un chorus reprenant le refrain, le groupe a imprimé une marque indélébile à cette musique.


Bientôt, la plupart des stars du reggae devinrent rastas et, en retour, le reggae devint le principal vecteur d’expression de la culture rasta et de ses revendications. Des chanteurs comme Marley devinrent plus que des amuseurs. Ils étaient des révolutionnaires (revolutionnary workers) et des représentants des pauvres de Kingston, chez qui leur message arrivait par la radio, comme dans tous les foyers de l’île.


Par ces mots simples chantés avec une voix squelettique, Marley diffusa au sein du peuple jamaïcain des éléments de conscience politique. Il s’en prit au système raciste (skinocratic system) de la Jamaïque, qui plaçait les blancs en haut de l’échelle sociale, les mulâtres au milieu et les noirs en bas.



En 67, Marley cessa d’enregistrer, quitta Kingston et retourna dans son village natal de St. Ann mountain. Dans ces collines, il conclut son engagement envers Jah Rastafari, donnant une inclinaison définitive à sa vie, à sa musique et au mouvement rasta lui-même. Pendant un an, Bob adopta le style de vie rasta. Lorsqu’il revint à Kingston à la fin de 68, il s’engagea dans le combat musical grâce auquel il demeure célèbre. Ironie du sort, Marley s’était isolé au moment où le monde changeait, où la jeunesse exprimait son ras-le-bol et son désir de nouveauté, comme si cet isolement avait été nécessaire, au milieu de la fureur, pour venir proposer aux masses occidentales une nouvelle spiritualité.


Les premières chansons à connotation religieuse de Bob Marley parurent en 1968. Il s’agit de Selassie I is the temple, Duppy conqueror, Small axe et Trench town rock.


Pour Marley comme pour de nombreux rastas, les noirs sont une tribu perdue d’Israël. Ils se considèrent comme les véritables Hébreux et tiennent les occupants actuels d’Israël pour des imposteurs.

Bien que certains rastas extrémistes (secte Nyabinghi) considèrent qu’il faut tuer l’oppresseur blanc, tous les rastas refusent de porter les armes. Comme l’explique Bongo-U, un guérisseur rasta de Montego Bay, "La violence est laissée à Jah. Seul Dieu a le droit de détruire". Les Rastas croient à la force spirituelle et au pouvoir des éléments : tremblement de terre, le tonnerre, l’éclair. Selon le précepte biblique, les Rastas s’interdisent de manger lorsque d’autres meurent de faim. Ils vivent en communauté, partageant leurs biens et s’échangeant des services.


Au milieu des années 60, lorsque la violence connut de nouvelles flambées dans les ghettos de Kingston Ouest, la police et le gouvernement s’en prirent aux Rastas, brûlant leurs maisons et les mettant à la rue. Au plus fort de la répression, les forces de police détruisirent le quartier de Black o’ wall, un endroit du bidonville où vivaient de nombreux rastas, dans des cabanes faites de bois et de tôle. A l’aube, alors que la population dormait, les policiers arrivèrent à la tête d’un convoi de bulldozers pour raser l’endroit. Dans la panique, beaucoup de femmes, d’enfants et d’hommes furent blessés et nombreux furent arrêtés. Ces épisodes inspirèrent un grand nombre de reggaemen, qui trouvaient là matière à actualiser leur combat contre l’oppression, contre l’injustice et contre Babylone, ancrant le reggae dans une réalité politique, géographique et sociale particulièrement passionnée.


Naturellement, la répression dont était victime le mouvement rasta, loin de l’affaiblir, renforçait sa popularité. Ses effectifs continuèrent d’augmenter tandis que le style rasta imprégnait désormais toute la société jamaïcaine. A l’étroit dans les villes, les Rastas historiques encouragèrent bientôt les jeunes à développer des communautés à la campagne, loin du "shitstem" (= système de merde). Les Rastas ont une culture de l’autonomie, fondée sur la pêche, la culture et l’artisanat. Cet appel à déserter Babylone se traduisit par une profusion artistique, les peintres, les sculpteurs sur bois et tous les autres Rastas doués d’un quelconque talent se mettant à transformer de nombreux endroits de l’île – à commencer par Kingston – en un lieu d’exposition et de méditation autour d’objets et de compositions de toutes sortes. Ce dynamisme culturel attire aujourd’hui un grand nombre de touristes sur l’île. Néanmoins, le principal impact de ce mouvement concerne le reggae, vers lequel affluèrent un grand nombre de jeunes désœuvrés, auparavant engagés dans des bandes et cherchant désormais à gagner leur vie et à développer leur talent dans la musique. Un type comme Dillinger est représentatif de cette mouvance des "rude boys" transformés en reggaeman – certes survolté – par l’influence des communautés rastas.


En 72, durant les mois qui précédèrent les élections, le Premier Ministre Hugh Shearer, leader du Jamaican Labour Party, décide d’interdire la diffusion des chansons rastas à la radio. Ces efforts étaient dérisoires, le reggae étant partout dans l’île, un marché noir très animé s’étant même développé à l’occasion de cette interdiction. Le JLP fut d’ailleurs défait cette année là, tandis que Michael Manley, leader du People’s National Party, devenait Premier Ministre. Bien que Marley se défendait de faire de la politique ("Me no sing politics, me sing bout freedom"), il devint de facto une force électorale avec laquelle il fallait compter. Les deux camps eurent l’occasion de le récupérer (en le citant) ou de le poursuivre en justice.


Comme les Rastas sont en contact direct avec Dieu – ils lisent au moins un chapitre de la Bible chaque jour – ils n’ont pas besoin d’intermédiaires. De là le rejet de tous les systèmes, qu’ils soient politiques, commerciaux ou administratifs. De même, le mouvement ne peut pas avoir de clergé ni de leader.


Bob is gone


A la fin des années 70, Bob apprend qu’il est malade. Atteint d’un cancer, il sait qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Il décide de poursuivre son œuvre, soucieux d’exploiter au mieux le laps de temps dont il dispose, pour aider ceux qu’il a toujours défendus.


En 78, la délégation sénégalaise aux Nations-Unies attribua à Bob Marley la médaille de la paix dans le tiers-monde (Third World peace medal) en remerciement de son influence en tant qu’artiste au service de la révolution. Pour le Zimbabwe, Marley organisa un concert au Boston’ Harvard Stadium afin de récolter des fonds pour la nouvelle Nation.


Lorsqu’il rentre d’Harare, où les Wailers viennent de donner un concert en l’honneur de l’indépendance du Zimbabwe, le 18 avril 1980, Bob sait qu’il est en phase terminale. Il travaille comme un lion pour mettre au point le journal de Tuff Gong, son studio d’enregistrement. Il le baptisa Survival et, malgré l’approche mystique et les passages consignant "les enseignements de Sa Majesté", le journal de Marley faisait l’effort de toucher les jeunes. Bob Marley termina sa vie en prenant soin d’aider durablement les causes pour lesquelles il avait lutté. Il céda les droits d’auteur de certaines chansons à une Fondation dont l’objectif était d’aider les enfants du ghetto à s’alimenter correctement (the Hunger project). Il laissa aussi un Testament en faveur de la cause africaine :

"I and I made our contribution to the freedom of Zimbabwe. When we say Natty going to dub it up in a Zimbabwe, that’s exactly what we mean, " give the people what they want " Now they got what they want do they want more ? " Yes ", the Freedom of South Africa. So Africa unite, unite, unite. You’re so right and let’s do it."


En septembre 80, Bob Marley donne son dernier grand concert au Madison Square Garden de New-York, devant 20 000 personnes. Le jour suivant, il est pris d’un malaise alors qu’il court un jogging dans Central Park. Quelques jours après, il a un nouveau malaise, cette fois lors d’un concert, à Pittsburgh, au cours de ce qui devait s’avérer être son dernier show. Bob lutta plusieurs mois contre la maladie, un cancer du cerveau, dans la clinique du Dr. Joseph Issel, en RFA. Il mourut le 11 mai 1981 à Miami, au cours d’une escale alors qu’il rejoignait la Jamaïque pour y vivre ses derniers instants. Il avait 36 ans. Il fut enterré dans un caveau à St. Ann, près de la maison familiale, par sa femme, Rita, qui l’embauma comme les Égyptiens et les Africains le faisaient pour leurs rois.



Sa mort fut ponctuée de célébrations diverses. Le mercredi 20 mai fut un jour de deuil national. Une cérémonie officielle eut lieu au Stade national, en présence de Sir Florizel Glasspole, le gouverneur général, de Michael Manley, le leader de l’opposition, et d’Edward Seaga, le premier ministre. Ce dernier annonça l’érection d’une statue en l’honneur de Bob Marley, la première du genre, dans le Jamaica Park. Il conclut en disant "May his soul find contentment in the achievment of his life and rejoice in the embrace of Jah Rastafari". A ce moment, les milliers de Rastas venus rendre un dernier hommage à leur prophète acclamèrent Jah en reprenant en chœur "Rastafari ! Rastafari !". Dans la mort, la société officielle reconnaissait finalement Marley et son Dieu.


Agacés par cette forme de récupération, les Wailers poussèrent les barrières de police, prirent le cercueil dans lequel reposait Bob Marley et l’embarquèrent sur une camionnette. Ils partirent, suivis par un cortège incroyable, fait de bus, de voitures, de motos, de vélos et de gens courant derrière cette procession motorisée qui s’enfonçait dans le cœur de la Jamaïque, en direction des montagnes natales de Bob. Edward Seaga, décidé à ne pas se laisser écarter de l’événement, se fit transporter par hélicoptère jusqu’au temple qui devait accueillir la dépouille. Ce faisant, il arriva avant tout le monde, évitant le trajet sous le soleil, au milieu de la foule. La cérémonie eut lieu dans le plus grand désordre, une foule de plus de 10 000 personnes priant et chantant pour le départ du Dieu du reggae, tandis que les forces de police, à cheval, faisaient mine de vouloir ramener un ordre que personne n’entendait troubler.